top of page

Le développement personnel dès le plus jeune âge

ree

Comme annoncé dans un précédent post, Julien Peron vient de publier mon dernier article dans son magazine "Innovation en éducation". Je partage avec vous l'article ci-dessous, dans sa version d'origine :


Lors d’une journée de formation que j’animais au sein d’une crèche il y a quelques semaines à Pau, pendant laquelle j’enseignais au personnel deux protocoles de communication que j’ai mis au point (ROSE et ECLESC), l’une des employées m’a fait le retour suivant : “j’aurais tellement aimé qu’à l’école, mes enseignants connaissent ces protocoles. La relation de ma famille avec l’école aurait été tellement meilleure, et moi, je me serais sentie tellement plus écoutée.” Et alors que j’animais un autre stage, à Toulouse auprès de parents pour les aider à accompagner leurs ados à se construire un état d’esprit de réussite et d’épanouissement, un papa m’a fait un feedback similaire : “Pourquoi est-ce que tout ça n’est pas enseigné à l’école ? J’aurais tellement aimé le savoir dans mon enfance. Merci de me l’avoir appris, maintenant je peux équiper mes fils avec ces compétences de dév perso et les aider à bien se lancer dans la vie !”


Ces deux commentaires illustrent bien une réflexion qu’on me fait souvent et que je me suis moi-aussi faite depuis le début : le développement personnel, c’est l’apprentissage de l’épanouissement, de l’harmonie, de l’équilibre – en gros, de compétences de vie qui doivent constituer la base d’une vie heureuse et saine dans laquelle on se sent bien et fait du bien autour de soi. Alors pourquoi ces enseignements commenceraient-ils à 40 ans, âge typique auquel une partie seulement de la population décide de participer à un stage de développement personnel ?


On peut définir le développement personnel comme l’ensemble des enseignements et apprentissages qui permettent de mieux se construire, de se sentir mieux équipés pour vivre heureux en harmonie avec soi-même et les autres, et de se déployer et s’épanouir. Et ce quel que soit l’appellation qu’on colle à ces apprentissages (PNL, ennéagramme, CNV…). Défini ainsi, il semble essentiel que le développement personnel infuse tous les domaines de l’enfance et de l’adolescence, et qu’il fasse même l’objet d’enseignements explicites et organisés. Il doit donc trouver sa place au sein de la famille, des crèches et autres structures d’accueil, dans les structures extra- et péri-scolaires, et dans les écoles à tous les niveaux.


Et pourtant, ça ne l’est que rarement. La faute à qui ? On peut trouver des tas de coupables, mais chacun a sa part à faire. Si vous êtes parent, vous avez une opportunité merveilleuse de travailler sur vous et d’aller plus loin dans votre épanouissement, en apprenant à aider votre enfant à grandir harmonieusement. Faites ensemble l’acquisition d’outils de développement personnel. Et si vous êtes enseignant ou un autre professionnel de l’enfance ou adolescence, utilisez le développement personnel pour propulser vos élèves dans un cheminement de bien-être et de réussite, et vous-même et vos collègues par la même occasion. Après tout, que voulons-nous le plus pour nos enfants et élèves : qu’ils retiennent toutes les connaissances qu’on veut leur transmettre ou qu’ils s’épanouissent, vivent en harmonie avec le groupe et aient les forces d’apporter de nouvelles solutions tout au long de leur vie ? Et que voulons-nous le plus pour notre monde : une société de gens intelligents mais qui ne savent pas être bien dans leur peau et qui ne savent pas vivre ensemble avec amour et positif, ou une société en paix, dans laquelle les gens s’écoutent, se respectent, s’entraident, communiquent efficacement et co-construisent des organisations épanouies ?


C’est pourquoi j’ai créé l’école équilibre qui dispense des formations et autres ressources pour accompagner les professionnels à avoir une communication plus efficace, à créer une ambiance de collaboration et pour enseigner comment utiliser des techniques simples pour aider les enfants et jeunes à s’épanouir. L’école équilibre dispense aussi des formations et ressources pour les parents, pour que eux aussi profitent de la parentalité pour eux-même grandir et s’épanouir personnellement, tout en accompagnant leurs enfants à en faire autant. Enfin, c’est aussi une école maternelle, primaire et secondaire en train de se monter, un établissement scolaire dans lequel le développement personnel a toute sa place. Tout cela est parti d’un constat : tous les adultes qui s’occupent d’enfants et des jeunes veulent les aider à être heureux et à s’épanouir, mais beaucoup sont désemparés face à d’autres invectives, au manque de temps, de soutien, d’outils et de formation. Pourtant, des réajustements parfois simples d’habitudes ou de façon de parler font une différence immense. Et installer un moment d’enseignement de développement personnel dans sa structure, son école, sa classe ou sa famille est bien plus simple et bien moins chronophage qu’on ne le pense.


Je vais donc vous livrer ici deux outils que vous pouvez commencer à utiliser. Je suis moi-même le joyeux papa de deux merveilles et j’ai moi-même été enseignant. Dès le début de ma carrière, j’ai voulu accompagner mes élèves dans leur cheminement de vie, en plus de leur enseigner mes matières. J’ai suivi mes intuitions et j’ai créé mes propres outils, et je me suis aussi formé et j’ai participé à des colloques. Puis j’ai utilisé des livres. Par exemple, au collège, j’utilisais Being a happy teen d’Andrew Matthews. De retour en France, j’ai voulu utiliser un équivalent francophone, et n’en n’ayant pas trouvé à mon goût, j’ai moi-même écrit un livre avec un titre qui parle à mes élèves, qui parlent souvent de “réussir leur vie". Comment réussir sa vie leur livre alors 6 clés (perspective, pensées, langage, attitude, auto-définition, posture d’évolution) pour réussir selon leurs critères de réussite, et pour rebondir après l’échec et continuer à sans cesse construire l’équilibre et l’épanouissement. En même temps, il leur donne des techniques qui leur sont utiles pour réussir leurs études (intellectuelles ou non) et leurs carrières. L’utilisation d’un livre, quel qu’il soit, permet de guider le cheminement du groupe pour apprendre ensemble.


Le premier outil que je veux partager avec vous est justement extrait de ce livre : il s’agit d’une posture de langage. Dans Comment réussir sa vie, j’y viens en expliquant ce que sont les pensées de manque, les pensées d’avoir, les pensées limitantes et les pensées permettantes. En un mot, le but est d’avoir un langage qui déclenche en nous des pensées d’avoir (ces pensées qui font qu’on se focalise sur le verre à moitié plein) et des pensées permettantes (ces pensées qui font qu’on se sent capable de réussir). Mais là où ça se complique, c’est que certains mots, en apparence positifs, amènent en nous des pensées de manque et des pensées limitantes.


Prenez comme exemple parfaitement pertinent dans le thème de ce magazine le mot “talent” ou le mot “don”. Que sous-entendent-ils ? Que certains d’entre nous ont reçu (par les gènes, Dieu, l’environnement, la chance) des aptitudes (les dons, les talents) et d’autres ne les ont pas reçues. Lorsque vous dites d’un bon musicien qu’il a un vrai talent, un don merveilleux, non seulement vous retirez son mérite, mais surtout vous ancrez en vous que vous (et tant d’autres), vous n’avez pas ce talent, ce don. Alors à quoi bon essayer ?


Évidemment, nous avons tous différentes rapidités d’apprentissage selon le domaine et selon nos intérêts, et différentes forces à mettre à profit de nos apprentissages et du groupe. Pour autant, chacun peut développer des aptitudes, des techniques, des sensibilités. Ainsi, dire du musicien qu’il a atteint un niveau élevé ou qu’il a un savoir-faire poussé comporte un sous-entendu différent : il en a fait l’acquisition, et donc nous aussi, nous pouvons tous le faire si nous le voulons. Cela peut paraître anodin mais c’est ce réajustement qui amène alors en nous des pensées permettantes. Cela est à compléter avec tout un tas d’autres choses (du détachement, de l’acceptation, de la confiance, des formulations positives et bien plus), et lorsque c’est mis en place de façon consistante dans l’accompagnement que vous fournissez à vos enfants ou élèves, cela produit des effets parfois impressionnants dans le changement de paradigme qu’ils adoptent, et d’autres fois étonnants parce qu’on ne les remarque qu’après s’être rendu compte, un beau jour, que l’atmosphère de la famille, du groupe ou de la classe est plus légère et que tout le monde dans le groupe se sent bien.


Un dernier outil que je veux vous offrir ici est l’analyse des cycles. C’est souvent ce que mes lecteurs et mes stagiaires me disent trouver le plus puissant et le plus efficace pour changer leur vie en bien. Il faudra que vous l’approfondissiez pour bien l’utiliser, mais en gros, nous sommes pris dans une multitude de cycles tout au long de notre vie : cycle des saisons, cycle éveil-sommeil, cycle menstruel, cycle jeûne-repas… et des cycles d’échec et des cycles de réussite. Comme les autres cycles, ceux-ci sont automatisés et intériorisés, si bien qu’on les suit sans y penser, et en plus, souvent on ne se rend pas compte de ces cycles-là. Ces cycles expliquent tant de choses autour de nous : pourquoi Alex n’a jamais d’argent, pourquoi Laurie trouve toujours des supers boulots, pourquoi Timothée réussit ses études, pourquoi untel divorce tout le temps et unetelle trouve toujours des solutions à ses problèmes. Évidemment, il faut rester dans des cycles de réussite, mais pour se sortir des cycles d’échec, il faut déjà commencer par en prendre conscience.


Ensuite, il faut réparer les cycles d’échec. Ceux-ci reposent sur un besoin ignoré et donc satisfait avec une mauvaise habitude aux conséquences négatives. Il est donc essentiel de réparer le cycle en reconnaissant le besoin pour installer une bonne habitude, puis de lancer un cycle de réussite. Je vous donne là un outil incomplet mais je tiens à vous lancer sur cette piste ici parce que prendre conscience des cycles dans lesquels on est pris est déjà un début puissant. Réfléchissez-y avec vos enfants et vos élèves et vous en verrez déjà un début d’effet positif.


Pour aller plus loin, je vous invite à approfondir le développement personnel avec votre famille ou votre groupe d’élèves (ou autres enfants et ados que vous accompagnez), car un adulte qui se remet en question, qui est en quête d’apprendre et d’épanouissement plus poussé pour lui et son groupe, est sans nul doute un modèle inspirant pour grandir toute la vie.


Baptiste Delvallé

Commentaires


Rejoignez la newsletter

15 Place St Volusien

09000 Foix

France

bottom of page